Ô belle Noémie, approche, embrasse-moi
Ô belle Noémie, approche, embrasse-moi,
Et ne m'allègue plus ma sainte ardeur éprise,
Disant que je m'en aille à Théophile exquise
A qui j'offris mes voeux premièrement qu'à toi.
Je me fâche vraiment de ce double renvoi
Qui fraude les loyers de ma brave entreprise :
Le grand Prince use ainsi d'une feinte remise
Pour égarer l'effet de sa douteuse foi.
Je crains que tu ne sois en cette humeur encline :
Sans cesse l'on retient de sa prime origine,
On a beau transplanter le rosier odorant,
Le tailler, le lier pour adoucir ses roses,
Toujours il pique un peu ; aussi fait ton coeur grand,
Bien que ton sang illustre ait des métamorphoses.
Les poèmes de Marc de Papillon de Lasphrise
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