Je ne croiray jamais que de Venus sortisse
Je ne croiray jamais que de Venus sortisse
Un tel germe que toy. Or ta race j'ay sceu,
Ô enfant sans pitié : Megere t'a conceu,
Et quelque louve apres t'a baillé pour nourrisse.
Petit monstre maling, c'est ta vieille malice,
Qui te tient acroupi ; aucun ne t'a receu
Des hommes ny des Dieux que tu n'ayes deceu ;
Et encor ne se trouve aucun qui te punisse.
Ô traistre, ô boutefeu, donc ta rage assouvie
Ne fut ny sera oncq des maulx de nostre vie !
Je sçay bien que de toy je ne me puis deffaire.
Et puis qu'ainsi il va, je vois bien desormais
Que tant que je vivray, je ne seray jamais
Saoul de te dire mal, ny toy saoul de m'en faire.
Les poèmes de Étienne de La Boétie
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