Accueil> Les poètes> Jean de Sponde
Et quel bien de la Mort ? où la vermine ronge
Ha ! que j'en voy bien peu songer à ceste mort
Helas ! contez vos jours : les jours qui sont passez
Il est vrai, mon amour était sujet au change
Je contemplais un jour le dormant de ce fleuve
Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre
Je sens dedans mon âme une guerre civile
Les vents grondaient en l'air, les plus sombres nuages
Ma belle languissait dans sa funeste couche
Mais si faut-il mourir ! et la vie orgueilleuse
Mais si mon foible corps (qui comme l'eau s'escoule)
Mon coeur ne te rends point à ces ennuis d'absence
Mon Dieu, que je voudrais que ma main fût oisive
Mon Soleil qui brillez de vos yeux dans mes yeux
Mortels, qui des mortels avez pris vostre vie
Ne vous étonnez point si mon esprit qui passe
Pour qui tant de travaux ? pour vous? de qui l'aleine
Quand le vaillant Hector, le grand rempart de Troie
Qui serait dans les Cieux, et baisserait sa vue
Qui sont, qui sont ceux-là, dont le coeur idolâtre
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