Zèbre
Le zèbre pétulant aux ruades bizarres
Me fait l'effet d'un âne ôté vivant d'un gril
Quand le fer l'eut marqué d'ineffaçables barres
Et qui se souviendrait de ce cuisant péril.
Il a des soubresauts d'être fuyant la flamme
Et des hennissements étranges de brûlé.
Les bons anciens croyaient et de toute leur âme
Qu'on ne le domptait pas. Quel beau rêve envolé !
Le zèbre - un oublié de la faune héraldique -,
Le zèbre n'est pas plus indomptable que vous
Et moi. Sous le harnais il blanchit, tout l'indique.
Tout l'indique à présent que devenu très doux
S'acclimatant au plus rafraîchissant usage,
Le zèbre attelé traîne... un tonneau d'arrosage.
Les poèmes de Ernest d'Hervilly
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