Vos yeux, belle Diane, ont autant de puissance
Vos yeux, belle Diane, ont autant de puissance
Qu'une arquebuse à roue, et vos sourcils voûtés,
Ce sont deux arcs turquois, qui rendent surmontés
Les coeurs qui pensent plus faire de résistance,
Votre front c'est le marbre, où l'archer qui m'offense
Aiguise à mon malheur ses traits de tous côtés,
Votre chaste estomac, le séjour des beautés,
La prison qui me garde en votre obéissance.
Pour mieux me détenir, de votre poil doré
Avez fait les liens dont je suis enserré,
Puis votre dur refus est mon dernier supplice.
Ainsi donc je reçois par la rigueur du sort,
Par la vôtre, Madame, et pour votre service,
Le feu, le fer, prison, les chaînes et la mort.
Les poèmes de Philippe Desportes
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