Villula (Gallus)
Oui, c'est au vieux Gallus qu'appartient l'héritage
Que tu vois au penchant du coteau cisalpin ;
La maison tout entière est à l'abri d'un pin
Et le chaume du toit couvre à peine un étage.
Il suffit pour qu'un hôte avec lui le partage.
Il a sa vigne, un four à cuire plus d'un pain,
Et dans son potager foisonne le lupin.
C'est peu ? Gallus n'a pas désiré davantage.
Son bois donne un fagot ou deux tous les hivers,
Et de l'ombre, l'été, sous les feuillages verts ;
A l'automne on y prend quelque grive au passage.
C'est là que, satisfait de son destin borné,
Gallus finit de vivre où jadis il est né.
Va, tu sais à présent que Gallus est un sage.
Les poèmes de José-Maria de Heredia
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