Vacance
J'ai au coeur un village
fait de lauses dures.
Lent visage,
le soleil y chemine
tout un jour qui va
d'une absence à l'autre.
Jamais aucune nuit
ne vient cacher l'image
de ces arbres hauts
qui leurs voiles déploient
dans le vent des voyages
sur des mers désertes.
Une vie offerte.
Mille naufrages tus.
Le coeur sans lumière
est monté à la tour.
La chandelle est éteinte
à la tête des lits.
Un lit est drapé
de journées sans mémoire,
à la mesure d'un corps
promis à la terre
avec la fleur des lèvres,
avec la graine éparse.
Qui sait, si c'est le passage.
La vie agonise
en un lieu indécis
entre aube et crépuscule.
Lent visage,
le soleil y chemine.
Et nos yeux avides
n'en connaissent pas l'heure.
Traduction de Jean-Claude Morera
Les poèmes de Jordi Pere Cerdà
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