Ta royale jeunesse a la mélancolie
Ta royale jeunesse a la mélancolie
Du Nord où le brouillard efface les couleurs,
Tu mêles la discorde et le désir aux pleurs,
Grave comme Hamlet, pâle comme Ophélie.
Tu passes, dans l'éclair d'une belle folie,
Comme elle, prodiguant les chansons et les fleurs,
Comme lui, sous l'orgueil dérobant tes douleurs,
Sans que la fixité de ton regard oublie.
Souris, amante blonde, ou rêve, sombre amant,
Ton être double attire, ainsi qu'un double aimant,
Et ta chair brûle avec l'ardeur froide d'un cierge.
Mon coeur déconcerté se trouble quand je vois
Ton front pensif de prince et tes yeux bleus de vierge,
Tantôt l'Un, tantôt l'Autre, et les Deux à la fois.
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