Que vous m'allez tourmentant
Que vous m'allez tourmentant
De m'estimer infidèle !
Non, vous n'êtes point plus belle
Que je suis ferme et constant.
Pour bien voir quelle est ma foi,
Regardez-moi dans votre âme :
C'est comme j'en fais, Madame ;
Dans la mienne je vous vois.
Si vous pensez me changer,
Ce miroir me le rapporte ;
Voyez donc, de même sorte,
En vous, si je suis léger.
Pour vous, sans plus, je fus né,
Mon coeur n'en peut aimer d'autre :
Las ! si je ne suis plus vôtre,
A qui m'avez-vous donné ?
Les poèmes de Philippe Desportes
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