Pourrai-je bien sans toi, ma chère guide
Pourrai-je bien sans toi, ma chère guide
Montrer ce jour face sereine et claire ?
Mon oeil qui luit seulement pour te plaire,
Pourra il bien être de pluie vide ?
Si le doux feu de tes rais ne me guide,
Je suis certain de même ruine faire,
Que fut jadis le jeune téméraire,
Qui aux chevaux ardents mal tint la bride.
Ainsi Phébus dolent se prit à dire,
Ne voyant point l'Etoile blonde luire,
Qui le conduit. Puis ajouta encore :
Vieillard Titon debout : l'heure est venue.
Ah, n'as tu pas assez long temps tenue,
Entre tes bras jaloux ma blanche Aurore ?
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