Pour Madame la comtesse de La Suze
Le ciel joint rarement l'esprit à la beauté.
Vous avez l'un et l'autre en un degré suprême,
Et c'est, à mon avis, un horrible blasphème
De ne pas vous tenir pour une déité.
Cet esprit, en tous lieux, est justement vanté,
Car vous faites des vers mieux que Malherbe même ;
Lorsque nous les lisons le plaisir est extrême
Et nous sommes surpris de leur sublimité.
Que c'est un grand bonheur d'être belle et savante !
Que votre sort est doux ! Que votre âme est contente
D'avoir de vos vertus mille illustres témoins !
Avec tous ces attraits, si l'on n'ose vous dire :
« Je meurs d'amour pour vous, je languis, je soupire »,
Adorable comtesse, on n'en pense pas moins.
Les poèmes de François Payot de Linières
1