Pardonne, ô saint Prophete à ma temerité...
Pardonne, ô saint Prophete, à ma temerité,
Tout autrement que toy j'interprète le songe
Du Roy de Babylon. Tu dis la vérité :
Et ce que je diray ne sera point mensonge.
Ce songe matineux dont le soucy te ronge,
O Monarque jaloux de ton authorité
Ne peut trouver lumiere en son obscurité
Qu'au bois, qui dans le sang de mon Sauveur se plonge.
Comme le tien, cet arbre au bleu du Firmament
S'esleve du milieu de ce bas Element,
L'un et l'autre foisonne en fruit, comme en fueillage.
A leurs pieds sous leur ombre ont leurs plus doux hameaux
Les hostes de Cybele : et le peuple volage
Qui sillonne les airs, niche dans leurs rameaux.
Les poèmes de Jean de La Ceppède
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