Par les feux des miroirs
L'homme avait sacrifié tout son être au parâitre
L'homme avait oublié ce qu'il aurait dû être
Il avait inondé d'images imbéciles
Ses frères, ses enfants, apeurés et dociles
Il s'était fait voleur de sourires cachés
A coup de flash, de scoop et d'exclusivité
Il s'était admiré, contemplé puis séduit
Dans des miroirs menteurs qui ne montraient que lui
Et il s'était fardé de vanité futile
Maquillage raté d'une star en péril
Il s'était fabriqué des dieux et des idoles
Pantins de l'audimat, arlequins de paroles
Il n'avait rien gardé, rien, pas même un secret
Il avait révélé tout ce qui lui restait
Il s'était fait violeur de toute intimité
Mais aussi spectateur jamais rassasié
L'homme avait sacrifié tout son être au paraître
L'homme avait oublié ce qu'il aurait dû être
Par les feux du miroir et par ceux de l'écran
L'homme sans le savoir s'est détruit doucement…
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