Ô Dieu qui vois ceste rouë execrable
Ô Dieu qui vois ceste rouë execrable,
Horrible object de ton juste courroux,
Qui vois mon corps rompu de tant de coups,
Chasse de moi ton ire espouvantable.
Mes os brisez sous la barre effroyable,
Ma chair mollie et tous mes nerfs dissous,
Mes bras pendans et mes tristes genous
Auront-ils point leur Seigneur secourable ?
Le Forgeron frappe dessus le fer
A coups doublez pour le mieux estoffer,
Et en tirer un outil de service :
Et toi, bon Dieu, m'auras-tu abattu
Soubs tant de coups tesmoins de ta vertu,
Pour me laisser eternel au supplice ?
Les poèmes de Abraham de Vermeil
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