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D'ung tel ennuy que je souffre et endure de Roger de Collerye

D'ung tel ennuy que je souffre et endure

D'ung tel ennuy que je souffre et endure,
Femme, fleur, fruyt, ne plaisante verdure,
Ne me sçauraient nullement resjouyr ;
Faulte d'Argent me faict esvanouyr ;
Jà long temps a que ce malheur me dure.

Bource sans croix n'est que toute froidure,
Mon corps en est, de dueil, plain de laidure,
Et faict mon cueur et mes yeux esblouyr,
D'ung tel ennuy.

Nul ne m'en croit, supposé que j'en jure ;
Contraint je suis d'endurer s'on me injure ;
Et qui pis est, on ne me veult ouyr.
Voyant cecy, j'ayme mieulx m'enfouyr
Que me monstrer, en povreté, parjure
D'ung tel ennuy.

Les poèmes de Roger de Collerye

 

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