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Dragues de Allain Leprest

Dragues

Quand les gars d'Paris montaient sur la côte
Brillants et bronzés de la tête aux roues
Chantal et Marie, Françoise et les autres
Quittaient nos genoux.
Ell's couraient s'mirer, se rouge-à-lèvrer
S'coiffer dans les chromes des voitures de sport
Qui s'décapotaient à leur arrivée
Devant l'hotel du port.
Nous les cons du coin, le coeur en cal' sèche
On courait draguer les grands chalutiers
Louer nos bras vides aux patrons de pêche
Les trois mois d'été.
Les trois mois d'été où les gars d'Paris
Dans les casinos faisaient un sans faute
R'montant d'leurs filets Chantal et Marie
Françoise et les autres.
Nous pendant c'temps-là, poisseux de poissons
Qu'est -c'qu'on pouvait faire, attendre et attendre
Essouffler l'soleil au bout d'un hameçon
Jusqu'au froid d'Septembre.
Aux premiers brouillards, on touchait la côte
Les rues étaient vides, le ciel était mort
Chantal et Marie, Françoise et les autres
Guettaient sur le port.

(2003)

Les poèmes de Allain Leprest

 

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