Depuis le jour qu'il me convint distraire
Depuis le jour qu'il me convint distraire,
Et d'avec moy, comme voeuf m'absenter,
Je n'ay cessé de plaindre et lamenter,
Traisnant ma vie amerement austere.
Me desrobant dans un bois solitaire,
Rien ne se vient à mes yeux presenter
Fors une horreur, qui faict espouvanter
Mon cerveau vuide en cent doubtes contraire.
Morne et pensif, d'une face ternie,
Je pleure et fuys tout autre compagnie,
Ne me baignant qu'aux frayeurs de la mort.
La tourterelle au bois en ceste sorte,
Veufve, gemist dessus la branche morte,
S'adoulourant de son propre confort.
Les poèmes de Jacques Tahureau
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