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À L'Antérieur de Alain Bosquet

À L'Antérieur

Ensemble nous allons rechercher l'origine.
La parole était là, qui demandait un corps.
Ou bien, le corps sans corps parlait...
Je ne devine
Ni la vie qui précède la vie, ni la mort

Qui suit la mort.
Pourquoi ces tièdes préséances ?
Nous sommes tous égaux de rester indécis.
Avant la voix d'avant la voix, la seule absence Était dans le présent.
Reptile réussi,

Le visage était plante, et la plante falaise,
Et la falaise le reptile décharné.
Au début, c'est la fin, légère comme fraise.
Qui revenait au mois d'avril. Était-il né,

Le faux respect ?
L'étang pouvait être savane.
On mourait pour un jour en l'honneur de l'oubli.
Les univers simultanés — qui les condamne À l'ordre ? — s'accouplaient.
Si la mouette élit

Une aube chiffonnée, si la mangue roucoule
De joie, si la rivière évite son miroir,
Si le vieux catalpa s'enfonce dans la foule
Comme ce malfaiteur, c'est pour ne concevoir

Que l'imprévu, que l'improbable.
Oh, solidaire
Du merveilleux, quelle origine de cristal
N'est origine de terreau ?
L'imaginaire
Est seule source.
Un choix se désole, fatal :

La fougère fanée peut servir de fétiche. À l'origine, erreur! — ou quelque paturon
De jument qui sursaute. À l'origine, on triche :
Il y avait un masque... À genoux, adorons

La syllabe, le gant, la forme des groseilles,
Celui qui faillit naître et qui se veut défunt.
Il y avait jadis...
L'aurore ne s'éveille
Que si je lui présente un fleuve de parfum.

À l'origine, l'origine consumée.

À la fin, cette fin qui dix fois se dément.

Ce lieu, ce temps sont abolis.
Faibles fumées !

À l'origine était le recommencement.

Les poèmes de Alain Bosquet

 

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